En 
                tant que peintre, mon champ de bataille se situe à la frontière 
                du réel et de l’irréel, du conscient et de 
                l’inconscient.
              Je 
                ne cherche ni un style, ni une originalité, pas plus la 
                maîtrise d’un sujet, sinon celle de moi-même 
                devant une toile bien blanche et bien vide.
              Je 
                n’invente rien. 
              Je 
                suis un chasseur d’anges : je 
                ne prends que ce qui est déjà là en donnant 
                corps à l’invisible.
               
                Si dans mes tableaux, on reconnaît souvent l’eau, 
                l’air, la terre ou le feu, c’est parce que toute créature 
                est essentiellement faite de ces éléments-là. 
                C’est le mélange qui change.
              Dès 
                que les premiers traits sont couchés, l’ADN s’inscrit. 
                Après, il n’y a plus qu’à déchiffrer 
                les codes, trouver la formule et mettre la main à la pâte. 
                
              Quand 
                la matière commence à prendre vie, c’est l’heure 
                du repos.
              
                
              Agnes 
                SIODA
                Paris, novembre 2003