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l’auteur
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RAYMOND
CARVER
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Raymond Carver naît le 25 mai 1938 à Clatskanie,
une petite ville de bûcherons de l’Orégon.
Enfant tardif de la Grande Dépression, il connaît
intimement les existences marginales faites de misère
et de privations dont il façonne des histoires
éclatantes d’empathie, de tourment et d’assurance
chèrement acquise.
> Marié
à 19 ans, père de deux enfants à
20 ans, jonglant avec des petits boulots “merdiques”
et un alcoolisme devenu un dérivatif à plein
temps, il trouve du temps pour écrire et augmenter
un peu ses revenus. Nécessité faisant loi,
il écrit des poèmes et des nouvelles. “Il
fallait que j’écrive quelque chose qui me
rapporte immédiatement de l’argent”.
> 1967
est une année charnière, celle où
il publie son premier livre, celle de la mort de son père
et celle où il accepte son premier travail de col
blanc.
> En 1970,
Carver a une bonne maîtrise de sa technique et a
défini ses “ obsessions ” (il n’aime
pas le mot “thème”). S’inspirant
de Tchekhov et de Kafka, il se concentre sur ces instants
hypnagogiques au cours desquels l’identité
socialement constituée vacille.
> En novembre
1977, il rencontre la poétesse Tess Gallagher,
dont il va désormais partager la vie. Les deux
écrivains deviennent les premiers lecteurs l’un
de l’autre.
Il se sépare de sa première femme Maryann
Burk à l’été 1978.
Il meurt d’un cancer du poumon le 2 août 1988,
quelques semaines après avoir épousé
Tess Gallagher, tout comme Tchekhov avait épousé
la comédienne Olga Knipper quand il avait compris
qu’il n’en avait plus pour très longtemps.
> Dans
la vie, dans son art et jusque dans la mort, c’est
Anton Tchekhov, à qui on l’a souvent comparé,
qui sera le double de Carver, son mentor et son âme
sœur.
Carver rend d’ailleurs hommage à Tchekhov
dans plusieurs de ses nouvelles.
> Comme
le suggère son affinité étrange avec
Tchekhov, il y a, chez Carver, une dualité permanente.
“ J’ai vraiment le sentiment d’avoir vécu
deux vies ”, la “ ligne de démarcation
” étant le 2 juin 1977, jour où il
arrête complètement de boire. A 39 ans, l’alcool
a détruit sa santé, son travail et sa famille.
“ Dans cette deuxième vie, cette vie après
l’alcool, je conserve toujours un certain pessimisme
”, dit Carver, reprenant le héros de sa nouvelle
“Intimacy” qui a un “faible pour le côté
sombre des choses”. Carver a ciselé l’art
de l’ambiguïté lancinante.
> Il maintient
que la vraie littérature est reliée à
la vie, est dans l’affirmation de la vie et change
la vie. “ Dans la bonne littérature, le personnage
central, le héros ou l’héroïne,
est aussi le personnage “dérangé”,
celui à qui il arrive quelque chose, dans l’histoire,
qui change sa vision de lui-même et donc du monde
”. Comme John Gardner (son mentor à Chico
State College) et Tchekhov, il se considère comme
un humaniste. “ L’art n’est pas un moyen
d’expression de soi-même, c’est un moyen
de communication ”. |
de
quoi on parle quand on
parle d’amour
