rencontres de cinéma documentaire en plein air  
selection 2006    
 

 

L’affaire Dubuffet

Luigi et Bruna

Le dernier navire

Le musée Guggenheim de Bilbao

Epiphanie

Un autre jour sur la plage

Réminiscences d'un voyage en Palestine

L’Europe après la pluie

 

 

Epiphanie

A l’époque de Noël, je passe un peu de temps avec ma grand-mère Paulette. Je découvre sa manière de préparer cette fête, ses petites habitudes, ses choses à elle et puis sa vie au foyer-logement en région parisienne. Lorsqu’elle pose les figurines des Rois Mages sur une étagère, je me rends compte que des dizaines d’années ont passés depuis qu’elle a quitté l’Espagne. Des souvenirs liés au temps de la dictature reviennent à ma mémoire, des images fugaces, des réminiscences.
Juste ce qu’il faut pour se poser quelques questions et décider de prendre un train vers le Sud, pour voir le débarquement des Rois Mages sur la plage d’Alicante et ce qu’il reste des souvenirs…

La genèse du film

L’idée de départ
Je ne me souviens pas exactement, mais je filmais beaucoup ma grand-mère à cette époque : chez ma mère tous les dimanches et un peu chez elle aussi. Je n’avais pas de film en tête, je voulais juste enregistrer des moments que je sentais importants. Et puis je la voyais vieillir de plus en plus en gardant toujours sa bonne humeur, et je trouvais ça formidable.
Je pense que je prends du temps pour faire un film à cause des cercles. Je suis assez sensible aux coïncidences, aux échos et aux relations, mais toujours pour dépasser l’anecdotique et essayer de former des cercles. C’est-à-dire trouver un début et une fin, et que la fin puisse de nouveau me renvoyer au début. Ça peut être le début d’un nouveau cercle d’ailleurs. J’essaie souvent de voir un film de cette façon.
Pour Epiphanie, ça s’est construit comme ça. J’avais des images fortes comme le défilé des Rois mages, le souvenir de photos (vues dans un livre scolaire 15 ans auparavant) d’un mural à Alicante avec les visages de poètes martyrs de la guerre civile, la ville d’Alicante.
Au moment d’essayer de relier tout ça, je suis allé faire un tour à Alicante où j’ai vu que le mural était toujours debout et puis j’ai appris comment se passait l’arrivée des Rois Mages aujourd’hui. J’ai aussi découvert des films super 8 de familles et d’autres choses encore qui m’ont permis de fermer les cercles et d’en ouvrir d’autres.

Le temps que ça a pris 
Le tournage a eu lieu sur deux années, principalement autour des fêtes de fin d’année. Je crois qu’il y a quand même plusieurs plans tournés en hiver, mais en dehors des périodes de fête et aussi d’autres images filmées au début du printemps.
Entre les deux tournages, j’ai écrit la voix off, qui a ensuite été un peu modifié au montage. La musique a été composée pendant et après le montage.
Le montage a duré plusieurs mois : tout d’abord seul pour une première maquette et ensuite avec la monteuse Mélanie Braux (3 ou 4 mois supplémentaires, je ne sais plus exactement). Avec le travail de Mélanie, on a pu faire enfin respirer le film et trouver des liens que mes yeux ne voyaient plus.

Les moyens nécessaires et les moyens obtenus (le budget) 
Le film n’a pas pu bénéficier d’aides financières d’organismes officiels tels que le CNC ou la SCAM. Par contre, la production Locals films a appuyé le projet pour les étapes de post-production (montage final, étalonnage et mixage).
On peut chiffrer le budget (apports personnels et financement de la production Local films) entre 4.000 et 5.000 euros. C’est un budget très mince, presque dérisoire, mais qui s’explique aussi par la participation volontaire de nombreuses personnes lors des différentes étapes de la création du film (opérateur et technicien du son, comédiens, musicien et monteuse).Pour mes projets personnels, j’ai toujours eu la chance de posséder le matériel minimum pour, au moins, assurer convenablement le tournage d’un film et le montage de la maquette. C’est-à-dire pouvoir commencer à filmer sans subventions préalables. La vidéo semi-pro permet ce genre de démarche autonome. Le film a été tourné en vidéo numérique (DV CAM) et il y a aussi une partie du film (le dimanche en famille) qui est filmée en HI8. Les archives super 8, elles, sont le seul support argentique utilisé. Techniquement, le tout est homogène puisqu’on ne passe jamais d’un plan vidéo numérique à un plan vidéo analogique. Le son a toujours été travaillé de façon rigoureuse avec des micros professionnels et l’aide d’un opérateur son pour la partie du film tournée en Espagne.

 

photo 
Jean Castejon-Gilabert

jcastejongilabert@hotmail.com

Etudes de Lettres et d'Anthropologie Visuel à Paris.

Epiphanie (2001) est un premier film.

Vit à Madrid depuis 2002.

Réalise des films institutionnels et donne des cours de cinéma documentaire.

Projet en cours de montage : La Eternidad, long métrage ayant pour toile de fond “ El Valle de los Caidos ” (Mausolée de Franco).

 

 

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